Le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par un taux trop élevé de glucose dans le sang et qui peut entrainer des modifications cutanées. Peau sèche, infections bactériennes ou fongiques, démangeaisons, ampoules ou ulcères, sont autant d’affections cutanées qui peuvent toucher les malades.
Comment prendre soin de sa peau quand on est diabétique ? On vous en dit plus.
Qu’est-ce que le diabète ?
Le diabète se traduit par une élévation anormale du taux de sucre (ou glycémie) dans le sang, liée à un dysfonctionnement du pancréas. À jeun, une glycémie normale oscille entre 0,7 et 1,10 g/L. Le diabète est diagnostiqué par une prise de sang lorsque la valeur glycémique est supérieure ou égale à 1,26g/L à deux reprises.
En France, on recense 3,3 millions de personnes diabétiques, avec 400 nouveaux cas diagnostiqués par jour et 600 000 personnes seraient diabétiques sans le savoir.
Il existe deux formes de diabète. Le diabète dit de type 1 aussi appelé diabète « maigre » car l’un des premiers symptômes est l’amaigrissement, ou diabète « juvénile » parce qu’il touche des sujets jeunes et le diabète de type 2 aussi décrit sous le nom de diabète « gras » ou diabète de la maturité, puisqu’il survient souvent autour de la cinquantaine chez des personnes en surpoids.
La glycémie est gérée par l’insuline, une hormone secrétée par le pancréas. Pendant la digestion, le glucose passe dans le sang et l’insuline (sorte de clé) ouvre « les serrures » de la cellule afin que le glucose rentre à l’intérieur de celle-ci pour y être métabolisé en énergie. Le diabétique est incapable de faire rentrer le glucose dans la cellule soit par une carence en insuline (quand le pancréas est épuisé chez le patient diabétique de type 1) soit par une diminution de l’efficacité de l’insuline (chez le patient diabétique de type 2), soit les deux.
Après plusieurs années, des complications graves peuvent survenir : au niveau des reins avec une insuffisance rénale conduisant à la dialyse, au niveau des yeux avec une perte progressive de la vue, au niveau des nerfs (neuropathie) et des pieds. Des complications cardio-vasculaires peuvent également survenir ainsi que de l’hypertension.
Le diabète et la peau
Les problèmes de peau chez le diabétique sont fréquents, variés et peuvent être les 1er signes révélateurs de la maladie.
Diabète et peau sèche
Le diabète peut provoquer une sécheresse de la peau, car le corps met en place des mécanismes qui éliminent le sucre excédentaire dans les urines. La peau devient rugueuse et peut être le siège de craquelures, de fissures, voire de saignements. Des démangeaisons peuvent également apparaître.
Cette peau désormais fragilisée devient sensible au froid ou à l’air sec et devient une porte d’entrée pour différents microorganismes et conduit à des infections bactériennes ou fongiques. Ces organismes vont se régaler dans cet environnement sucré et proliférer facilement !
Diabète et acné
Un lien a également été établi entre le diabète et l’acné. L’acné à type de folliculite (inflammation du poil), plus sévère, reflète une maladie métabolique de l’unité pilo-sébacée liée à une consommation excessive de produits sucrés. Les sécrétions de la glande sébacée sont diminuées et contribuent à aggraver la sécheresse.
Les pieds sous haute surveillance
Le mal perforant plantaire est caractéristique du diabète : il s’agit d’une ulcération de la plante du pied liée à une altération de la sensibilité, à une mauvaise circulation sanguine, à une baisse de l’immunité, à des troubles de la cicatrisation avec souvent une surinfection à staphylocoque.
Les autres affections
Vous l’aurez compris, le diabète peut être responsable d’affections cutanées diverses et variées, et dans certains cas plus sévères provoquer des infections.
On retrouve également au palmarès de ses affections : callosités, œdèmes, coupures, plaies, ulcères, cors, voire ongles incarnés avec panaris (infections des bords latéraux des ongles). Des lésions de psoriasis sont fréquentes, avec des plaques rouges, squameuses des coudes, genoux, cuir chevelu et du tronc.
Les glandes sudorales quant à elles tournent au ralenti, avec une diminution de la transpiration.
Des infections à champignons (mycoses) sont fréquentes dans les plis (aisselles et aines) et au niveau des organes génitaux externes. Des infections bactériennes à staphylocoque existent également (abcès, furoncle …)
Pour terminer, une glycémie élevée pendant une longue période peut entraîner une mauvaise circulation sanguine et des lésions nerveuses qui peuvent empêcher le corps de guérir les plaies. Cela est particulièrement vrai sur les pieds où les patients diabétiques observent souvent un retard de cicatrisation des plaies, qui deviennent chroniques, et retarde le processus de guérison des tissus.
Prendre soin d’une peau diabétique
La peau d’un patient diabétique mérite une attention toute particulière aux vues des affections qu’elle peut présenter. Il est par conséquent primordial pour une personne diabétique de prodiguer régulièrement des soins préventifs de sa peau et de ses pieds pour réduire les complications liées à la maladie.
Soin des pieds
Le pied du diabétique nécessite des soins réguliers chez une pédicure-podologue afin d’effectuer une coupe non traumatique des ongles, de dépister la moindre infection et de pallier la sécheresse cutanée. Des semelles orthopédiques s’avèrent parfois utiles pour permettre la mise en décharge des points de pression des pieds. Les bains de pieds dans de l’eau tiède sont aussi recommandés pour maintenir une peau saine et prévenir des traumatismes. L’eau chaude est quant à elle à éviter.
Pour les talons et les pieds secs et crevassés, il existe des crèmes spécifiques. Mais attention de ne pas mettre de crème hydratante entre les orteils car cela pourrait favoriser le développement de champignons (ils adorent les milieux humides et riches).
Soin de la peau
Côté soins, on évitera les produits irritants et les parfums qui aggravent la sécheresse cutanée.
Pour la toilette, il est préférable de se laver avec un savon surgras ou une crème de douche nourrissante aux propriétés hydratantes pour soulager les peaux sèches en manque de confort. Les douches sont à privilégier plutôt que des bains pour des raisons essentiellement hygiéniques (risque majoré d’infections) bien que l’eau chaude semble avoir des vertus pour baisser la glycémie.
Pour lutter contre le desséchement de la peau, l’application tous les jours après la toilette d’un lait ou d’un baume relipidant et apaisant renforcera la barrière cutanée en diminuant l’intensité d’éventuelles démangeaisons.
Il est également important d’éviter l’exposition au soleil et d’appliquer des crèmes solaires avec un fort indice de protection. En effet, certains médicaments prescrits par le médecin dans le cadre de la prise en charge du diabète peuvent être photosensibilisants. De plus dans le cadre d’atteintes des fibres nerveuses (neuropathie), le patient peut ne pas ressentir les coups de soleil.
Adopter une bonne hygiène de vie
Pour prévenir les complications causées par le diabète, il est recommandé d’adopter une bonne hygiène de vie, à commencer par le contrôle régulier du diabète avec pour objectif d’obtenir une glycémie normale.
Il faudra porter une attention toute particulière à ses pieds.
Par ailleurs, pour améliorer la circulation sanguine des membres inférieurs, il est recommandé de remuer plusieurs fois par jour, les orteils et les chevilles
Tabac et diabète ne font pas bon ménage, il est donc à proscrire ! Il augmente en effet le risque de calcifications des artères des membres inférieurs, qui peuvent provoquer une artérite, avec comme conséquence possible l’amputation des orteils.
Pratiquer une activité physique régulière de 30 mn par jour sans douleurs, aidera à stabiliser la glycémie, à diminuer le risque de développer des maladies chroniques et à améliorer le sentiment de bien-être.
De même, la gestion du stress est essentielle, celui-ci augmente le taux de cortisol dans le sang et aggrave le diabète. Adopter des techniques de relaxation le plus souvent possible (méditation en pleine conscience, cohérence cardiaque, hypnose, yoga…) ne pourra être que bénéfique.
L’alimentation, un facteur clé
La gestion du diabète passe aussi et surtout par une alimentation équilibrée pour limiter le risque de complications.
- Il est conseillé d’adopter une alimentation riche en fruits et légumes, de réduire les graisses saturées (beurre, crème, fromage, viande grasse) mais d’augmenter son apport en oméga-3 (huile de colza, noix, chanvre, lin, cameline et les petits poissons gras) et de diminuer les huiles oméga -6 (huile de tournesol, d’arachide, de pépins de raisins). Les aliments ultra-transformés industriels sont également à éliminer.
- Il faut également veiller à limiter sa consommation de sucre en s’aidant des index glycémiques bas (mesure qui permet de décrire l’influence de la consommation de glucides ou sucres sur la glycémie)*. La consommation de sucres complexes (lents) est donc à privilégier : lentilles, pains et riz complets, pâte al dente. À l’inverse, il faut éviter les sucres simples (rapides), surtout entre les repas : chocolat, gâteaux, bonbons, soda, jus de fruits.
- Les fibres quant à elles ralentissent la vidange gastrique, freinent l’assimilation des sucres dans le sang et contribuent ainsi à couper la faim. Elles vont chouchouter le microbiote intestinal, en favorisant la production de bonnes bactéries en fournissant des métabolites qui réduiront l’importance du diabète.
- Un repas pauvre en glucides est recommandé le soir, pour favoriser le déstockage des graisses.
- Côté hydratation, il est conseillé de boire beaucoup d’eau et des tisanes non sucrées.
- Les conseils en micronutrition consisteront à lutter contre le stress oxydant, l’inflammation, l’insulino-résistance, en apportant des oméga-3 en quantité suffisante, du zinc, du chrome, de la cannelle, de la berbérine et du curcuma qui sont des actifs reconnus dans la prise en charge micronutritionnelle du diabète.
Dans tous les cas, il est impératif de suivre les recommandations de son médecin.
* voir diabete.fr
Bibliographie
parcours.diabete.fr.l-agenda-des-menus
Diabetys
IEDM. Écho de la micronutrition n°53. Mincir avec la micronutrition : pourquoi ça marche ?