Témoignage : à 28 ans, Julie B* se bat au quotidien contre l’acné

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L’acné est une maladie chronique de la peau qui touche des millions de personnes en France. Premier motif de consultation chez le dermatologue, elle est généralement associée aux adolescents, qui restent les principaux concernés. Pour autant, l’acné sévit également à l’âge adulte et peut se révéler être un véritable handicap au quotidien. À 28 ans, Julie peut en témoigner. Atteinte d’acné kystique, la jeune femme livre une bataille acharnée contre cette maladie qui induit une souffrance psychologique parfois insoupçonnée.

 

“Un coup de stress, une grosse fatigue, des angoisses à répétition… chez moi, les poussées sont étroitement liées à un état psychologique”, explique Julie. 

 

C’est à l’âge de 16 ans que la chef de projet digital connaît sa première poussée d’acné. “Cela s’est manifesté par une irruption de boutons sur l’ensemble de mon visage, surtout au niveau de mon menton. C’était très localisé, ça tirait et j’avais sans cesse envie de me triturer la peau”. Pour maîtriser ses poussées et apaiser son inconfort, la jeune femme a recours aux antibiotiques pendant de nombreuses années. Mais à 26 ans, son pire cauchemar refait surface et les antibiotiques cessent de faire leur effet. “Imaginez de gros kystes rouges, imposants, qui vous défigurent, alors que vous êtes censé avoir passé l’âge. Visuellement et psychologiquement parlant, c’est très compliqué à gérer”

“Je n’arrivais plus à me regarder dans le miroir”

 

La jeune femme évoque une deuxième poussée particulièrement éprouvante, marquée par l’incompréhension des professionnels de son entourage : “ j’ai ressenti un manque d’écoute de la part des dermatologues consultés. Je n’ai pas eu le soutien psychologique dont j’avais besoin. L’acné est une maladie si courante que peu de gens savent à quel point elle peut être difficile à assumer au quotidien, regrette-t-elle. On éprouve des difficultés à se regarder dans le miroir le matin, et notre estime de nous-même en prend un coup. Cela affecte toutes les sphères de notre vie, dans le privé comme dans le pro”. 

S’en suit un véritable parcours du combattant pour la jeune femme, qui tente en vain de trouver une solution durable à son problème de peau

 

“Comme mon traitement initial ne suffisait plus, j’ai dû passer à des antibiotiques plus forts. J’ai aussi essayé des compléments alimentaires, séduite par la perspective de soigner ma peau de l’intérieur. Plus tard, j’ai même testé un médicament contre l’hypertension réputé aux Etats-Unis et recommandé par une dermatologue pour ses effets sur les poussées acnéiques. Résultat : ma tension a chuté, j’étais tout le temps fatiguée et en cas de prise trop prolongée, je mettais en péril mes chances d’avoir un enfant.” 

C’est finalement auprès d’une dermatologue attentive qu’elle parviendra à apaiser ses souffrances. “Par chance, j’ai eu l’opportunité de croiser une très bonne dermato, dans le cadre de l’un de mes précédents emplois. Elle a su être à mon écoute et me rassurer. Elle m’a recommandé un traitement par leds pendant six semaines, qui a permis de stabiliser ma peau. Aujourd’hui, je dois refaire une séance environ une fois par an pour prévenir les nouvelles poussées”. 

La vie après l’acné : apprendre à se réconcilier avec sa peau 

Si la jeune femme aborde son avenir de façon plus sereine, elle n’en oublie pas les étapes douloureuses qu’elle a dû traverser à cause de son acné. “Lorsqu’on a une poussée, on se sent tellement au plus bas qu’une fois la crise passée, ça ne peut qu’aller mieux. Avec le temps, on apprend heureusement à se réconcilier avec sa peau.” 

Aujourd’hui, Julie a retrouvé le moral. Elle envisage toutefois de franchir une nouvelle étape, en réalisant un peeling de peau sur le menton. Par ailleurs, elle avoue avoir développé certains réflexes : “j’ai une routine à laquelle je ne déroge jamais. Tous les matins, je passe de l’eau claire sur mon visage avant d’appliquer un sérum pour les peaux à imperfections, puis une crème hydratante. Le soir, je me démaquille systématiquement avec une huile végétale et du savon au lait d’ânesse. De façon générale, je privilégie les produits ayant la composition la plus saine possible”. Quant à son rapport au maquillage, lui aussi a changé : “Il est vrai que je n’ose pas sortir sans être maquillée. Mais aujourd’hui, je ne le fais plus pour me camoufler, c’est devenu un plaisir.” 

Enfin, la jeune femme conclut avec un conseil à destination des patients souffrant d’acné : “N’ayez aucun tabou et parlez-en autour de vous. Vous n’êtes pas seul à vivre avec cette souffrance, il suffit de consulter les forums sur le web. Mais surtout, et c’est très important, n’hésitez pas à demander un suivi psychologique.”

*un grand merci à Julie B qui nous a donné sa confiance pour cette interview